Les PFAS : une vue d’ensemble sur leurs origines, risques et évolutions législatives
Les PFAS (produits perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques) représentent une famille de substances chimiques omniprésentes dans notre environnement, reconnues pour leur utilité dans une gamme variée d’applications industrielles et domestiques. Cependant, notre exposition à ces polluants suscite des préoccupations croissantes concernant leurs effets néfastes sur la santé humaine et l’environnement.
Composition et utilisation des PFAS
Les PFAS sont des substances synthétiques constituées de chaînes carbonées entièrement ou partiellement fluorées. Leur structure chimique unique leur confère des propriétés remarquables telles que la résistance aux graisses, à l’eau et à la chaleur. Cette caractéristique en fait des ingrédients essentiels dans de nombreux produits de consommation courants tels que les revêtements antiadhésifs, les emballages alimentaires, les textiles imperméables, ainsi que dans les mousses d’extinction d’incendie et d’autres applications industrielles.
Risques pour la Santé et l’Environnement
Bien que les PFAS offrent des avantages en termes de performances, leur persistance dans l’environnement (polluants dits « éternels ») et leur capacité à s’accumuler dans les organismes vivants suscitent des inquiétudes quant à leurs effets sur la santé humaine et les écosystèmes. Des études ont associé les PFAS à une gamme de problèmes de santé, notamment les maladies thyroïdiennes, les troubles du foie, les effets sur la croissance et le développement, ainsi que des impacts sur la faune et la flore.
Quelles directives ? Les évolutions législatives en Wallonie et à Bruxelles
Face aux préoccupations croissantes concernant les PFAS, des réglementations visant à restreindre leur utilisation et à limiter leur impact environnemental ont été progressivement mises en place en Europe et au sein des Etats membres. Ces réglementations comprennent des interdictions ou des restrictions d’utilisation de certains PFAS dans les produits de consommation, ainsi que des normes de qualité de l’eau et des sols pour protéger la santé publique et l’environnement.
En Belgique, par exemple, l’affaire de l’usine 3M à Zwijndrecht a joué un rôle crucial dans la sensibilisation du public et des autorités aux dangers des PFAS. Cela a conduit à des mesures réglementaires plus strictes et à des efforts accrus pour surveiller et réduire la contamination par les PFAS dans l’environnement.
Plus récemment, l’émission #Investigation de la RTBF a remis en lumière ces polluants avec la présence de contamination dans des puits de captage de la SWDE à Chièvres ou Ronquières, impactant la qualité de l’eau de distribution de ces localités.
En Région de Bruxelles-Capitale, la première action prise en ce qui concerne la protection des sols était la publication début 2022 d’un Code de Bonnes Pratiques pour l’étude et le traitement des PFAS. L’objectif était d’inclure les PFAS dans les études de sols en fixant des valeurs limites dans les sols et l’eau souterraine.
En parallèle, un recensement des activités productrices de PFAS et des incidents susceptibles de générer des pollutions aux PFAS a été effectué de manière à déterminer les sites à risque.
Ensuite, une carte des sites pollués et présumés pollués a pu être confectionnée, sur base de laquelle des obligations d’analyses ont été imposées dans le cadre de l’Ordonnance Sols. De nouvelles versions du Code de Bonne Pratique relatif aux PFAS ont depuis lors été publiées (version actuelle datée du 28/02/2024), avec un élargissement des paramètres analysés et un renforcement des normes.
En Wallonie, des teneurs limites relatives au sol et à l’eau souterraine ont également été communiquées (pour le PFOS et PFOA) par l’administration et des recommandations d’investigations ont été faites aux experts sol pour la réalisation de leurs études. De plus, une attention particulière est portée sur les mouvements de terres, notamment lorsque les terres proviennent de sites suspects pour les PFAS, quelle que soit la région d’origine des terres.
Conclusion
Les PFAS représentent un défi majeur pour la santé publique et la préservation de l’environnement en raison de leur persistance et de leur toxicité. Bien que leur utilisation continue de poser question, les efforts pour réglementer leur utilisation et réduire leur présence dans l’environnement offrent des raisons d’optimisme quant à la protection des générations futures. En restant vigilants et en adoptant des pratiques de gestion responsables, nous pouvons travailler ensemble pour minimiser les risques associés aux PFAS et promouvoir un avenir plus sûr et plus sain pour tous.